Danse avec la nuit ~ Les portes du désert

Ceci est le troisième chapitre de Danse avec la nuit .

Si tu n'as pas lu le deuxième chapitre, je t'invite à cliquer sur ce lien: Sarah

Attention certains propos peuvent choqués.
http://avine.deviantart.com/

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Une centaine de personne s’était entassé dans ce petit espace le temps d’un cour. Les grandes fenêtres recouvrent la presque totalité de la paroi arrière et de celle de droite. Il faisait une chaleur étouffante, malgré la pluie qui tambourinait contre le verre.

 

Timoté s’était fondu dans la masse. Il avait l’air absent et fixait vaguement son écran d’ordinateur. Il s’était installé dans le fond de la salle. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’expliquait cette femme qui se promenait dans la salle, le micro accroché à la bouche.

 

Dans sa tête tournait toujours les mêmes scènes celle qui l’avaient fait quitté Barcelone pour vivre à Lausanne. Cette fille qui le hantait. Ces gens qui l’avaient librement agressé sans lui expliquer même pourquoi il faisait cela.

 

Le jeune homme avait fuit. Durant le voyage jusqu’à la gare, il était certains de devoir obéir à ces agresseurs : il devait se rendre au porte du désert. Il s’était retrouvé devants l’immenses panneau  indicateur des horaires. Il s’y perdit puisqu’il ignorait vers quelles villes il devait se diriger pour se rendre au désert. Il parcourait le panneau en espérant trouver une indication laisser par ces agresseurs.

 

Lausanne. Oui, Lausanne ! Il avait toujours son frère qui vivait là bas. Il se souvint de ces dernières paroles avant qu’il emménage dans la mégapole espagnole : « Si t’as un problème n’hésite pas à venir chez moi. Il y aura toujours une place dans la chambre d’ami ou sur mon canapé. ». Il n’avait pas réfléchi plus. Lausanne, c’était là où il se rendrait.

 

  • C’est donc dans cette idéologie humaniste que s’inscrit cette façon d’envisager le travail social.

 

Le jeune homme soupira. Il n’arrivait pas à adhérer à ce qu’expliquait l’oratrice. Il rassembla ces affaires et les fourra dans son sac. Il n’arrivait pas à comprendre l’intérêt. Il commençait sérieusement à se demander pour quelles raisons, il avait repris les études. Il avait espéré disparaître pour ne pas revoir un jour ces agresseurs. Pourtant Timoté s’ennuyait. Il s’était senti tellement vivant à Barcelone. Il aurait aimé être attrapé. Il aurait dû saisir cette occasion d’aventure, mais il avait était lâche et maintenant il se retrouvait lasse.

 

La jeune homme se leva, son sac à la main, et longea le mur jusqu’à la porte. Il l’emprunta sans que personne ne se retourne : c’était devenu tellement simple pour lui d’être un fantôme qu’on apercevait du coin de l’œil.

 

Lausanne était devenu trop grande et vaste pour lui. Il frissonnait jour après jour. Son dos était douloureux de dormir jour après jour sur un vieux canapé à ressort. Il se sentait être un poids pour son frère qui peinait déjà à joindre les deux bouts. Il savait exactement où il devait se rendre. Il avait besoin de se sentir vivant à niveau.

 

L’horloge du club affichait onze heures trente-deux au dessus du ring principal qui était inoccupé. Cela faisait longtemps que personne ne s’y était battu. Ce n’était pas assez violent pour les membres, trop exposé. Ils préfèrent évidemment les petits box fermés qui permettaient des combats entièrement libre. Deux adversaires et juste l’envie de frapper. Timoté salua l’homme à l’entrée qui leva deux doigts : quelqu’un l’attendait.

Il allait se changer dans les petits vestiaires complètement gris. Il se mit complètement nu, enfila un marcel large et bleu vif et un training gris chiné. Il se déchaussa en faisant valser ces chaussures le cassier qu’il avait ouvert au préalable. Il y lança ces chaussettes comme le reste de ces habiles.

 

Il se dirigea vers la porte du box et ouvrit la porte négligemment en la laissant taper contre le mur. Face à lui se trouvait un homme immense, une véritable armoire à glace. Timoté n’en frémit même pas. Il connaissait son adversaire même si il ne s’était jamais battu contre. Il aimait oser se dire qu’il était capable de faire s’effondrer cette montagne de muscle. Pao souffla pour signaler son impatience. Le jeune homme y répondit par un sourire mesquin.

 

Il n’attendit aucun signal. A l’intérieur du box, il n’y existait aucune règle. Il fallait juste écraser l’autre. Timoté lança son point fermé dans le ventre de Pao qui gémit sous le coup de la surprise. Il ne resta pas démuni et envoya sa main ouverte dans le visage de garçon. Celui-ci recula sous la force de la baffe : déjà sur sa joie se dessinait l’immense main. Le géant ferma sa main et l’envoya maladroitement dans la cuisse de l’autre homme. Celui-ci, malgré la douleur, frappa violemment dans le cou de son adversaire et le saisit avec ces dents au bras gauche. Pao ne put se retenir de hurler. Il voulut reculer, mais devait porter avec lui le poids de Timoté. Cela le déstabilisa assez pour qu’il tombe en arrière. Le jeune homme chut aussi, mais s’écrasa sur le géant. Il desserra sa mâchoire et se redressa pour s’asseoir sur son adversaire.

 

  • Je m’attendais à un combat plus physique avec un adversaire comme toi. J’ai dû me tromper. Je faisais finalement face à un lourdaud.
  • Tu parles trop vite, imbécile.

 

Le monstre de muscle contracta ces muscles et se redressa brusquement. Il se retrouva assis tandis que Timoté était propulsé en arrière entre les jambes de Pao. Celles-ci se resserrèrent autour de lui avant même qu’il ne touche le sol. Sa tête fit un étrange bruit contre le sol : un peu comme un œuf qui éclate.

 

Pourtant il avait eu l’impression que l’autre homme avait amorti sa chute avec ces jambes. Le jeune homme était sonné. Ces yeux ne lui envoyaient que des images floues. Le visage de Pao apparaissait seulement clairement au dessus de lui. Le géant prit plaisir à envoyer plusieurs coups dans le ventre du gamin au sol. Il ne semblait portant attendre qu’une chose.

 

  • Arrête ! C’est bon tu as gagné.
  • Tant mieux, je commençais à ne plus réussir à attendre mon service.
  • Qu’est-ce que tu…

 

Le géant avait relâché son emprise et s’était levé. Timoté n’avait pu que s’asseoir. Il se trouva face au bassin de Pao. Ce dernier fit glisser sur ces jambes son training bordeaux. Le monstre de muscle aimait ne rien porter sous ces habiles de sport, tout comme Timoté. Il en libera un sexe proportionnel à l’homme à qui il appartenait. Il se dressait légèrement vers le visage de garçon.

 

  • Depuis que tu viens ici, j’ai envie de ton petit cul. Mais tu vas commencer par me la sucer.

 

Timoté n’avait jamais pensé pouvoir se retrouver face à un homme qui le désirer. Il se trouvait obliger d’accomplir son service puisqu’il s’était avoué vaincu, mais l’idée de devoir toucher un autre homme ainsi dans son intimité le gênait. Il finit par accomplir le désir du vainqueur. Pao se lassa rapidement de ces actions et demanda au jeune homme de se lever. Il le plaqua contre le mur, le déshabilla et …

 

Le visage contre la paroi froide, Timoté ne pouvait que se contenté de gémir, de souffrir, de prendre du plaisir. Il avait terriblement chaud, comme dans l’auditoire, comme à Barcelone. Il se retrouva face à lui-même, à ces désirs. Une goûte de sueur perla sur son front. Il entendait l’autre homme lancer des mots qu’il n’était plus capable de saisir. Il se contentait de continuer à plonger en lui. Il ne voyait pas de fin à cette chute dans le vide, à cette mise en abime.

 

Son esprit échoua soudain. Pao avait terminé. Il l’avait tendrement rhabillé avant de lui-même se vêtir et quitter la pièce. Le jeune homme ne put marcher. Il s’effondra, mais le sol avait changé. Il était meuble à présent et quand sa tête l’heurta elle s’y enfonça légèrement. Il faisait chaud, terriblement chaud. Le soleil brûlait sa peau. On le saisit par le bras. Timoté fut redressé.

 

  • Il est en sale état. Je ne sais pas comment il s’est débrouillé pour venir jusqu’ici. Il n’est même pas capable de marcher.

 

L’homme, qui le soutenait, portait un masque finement travailler. Il ressemblait beaucoup à celui de l’homme des nuages noirs. Pourtant ce n’était pas lui. Il n’avait pas la même voix et son masque était subtilement différant. Le dessin y était plus rond. Il secouait timidement Timoté sous le regard inflexible de la femme blonde.

 

  • L’essentiel, c’est que nous le tenons, malgré sa disparition. La fille aussi est entre nos griffes. Elle ne devrait plus tarder.

 

La femme regardait au loin. Elle se dressait fièrement sur cette dune face à la mer de sable. Elle ne semblait n’avoir que faire de l’aridité des lieux ou même de la vue : sur la mer méditerrané et ces rives verdoyantes qu’aurait pu lui être offerte si elle se tournait. Non, elle regardait le désert, l’accueillait en elle. Elle ne faisait qu’un être avec cet étendu de mort. Le temps ne passait pas, ou trop vite. Timoté n’arrivait pas à savoir. Il n’arrivait pas non plus à comprendre. Il avait pourtant dépassé le délai depuis de nombreux mois.

 

Un nuage noir se forma non-loin de lieu où ils se trouvaient. Quand il se dissipa, on put apercevoir une jeune fille au sol, ballonnée et ligotée. Malgré ces liens, elle se débattait. Timoté la reconnu immédiatement, Emma.

 

  • Tu arrive juste à temps, Mercure. Le navire arrive.

 

Un immense bateau, un véritable navire, était en train de passer la montagne de sable qui se trouvait face à nous. On aurait dit qu’il franchisait une vague lors d’une tempête. Ce n’était pas un Galion du dix-huitième siècle, ni un paquebot ou un voilier. C’était ancien pétrolier, qui semblait choir dans le désert depuis des années. Il dévala la pente prenant une vitesse considérable. Il se plaça dans le creux entre les deux dunes, comme entre deux vagues immobiles. Soudain les deux ancres descendirent et s’enfoncèrent dans le sable. Le bateau ralentit et finit par s’arrêter.

 

Le dénommé Mercure traina Emma jusqu’à eux, puis il saisit la main de la femme et de l’acolyte qui soutenait Timoté. Ils disparurent tous dans un nuage noir pour redevenir visible sur le pont de métal brûlant.

 

On traina le jeune homme dans un cellule ou simplement une chambre. Il fut déposé sur le lit et s’endormit immédiatement. Sans chercher, si il vivait un rêve ou la réalité.

 

Plus tard, lorsqu’il se réveilla. Il voulut sortir : respirer. Timité voulait voir le ciel, les nuages. Il poussa donc la lourde porte de sa cellule qui s’ouvrit. Il parcourut d’innombrable couloir. Ce navire était un labyrinthe. Il soupira de peur de s’être perdu dans son errance vide de sens. « Timoté, ce n’est pas un rêve. Ce sont tes yeux. ». La voix semblait venir d’une porte à sa droite. Le jeune homme voulut l’ouvrir, mais elle ne céda pas. Il tambourina contre celle-ci, mais le silence resta complet dans cet immense navire qui semblait vide.

 

Après encore de longue minute à errer, notre héro finit par émerger sur le pont supérieur. Il resta figer face au spectacle qui lui était réservé : la femme blonde se tenait à la rambarde, ses yeux fixant l’infini du désert, elle portait une longue robe d’un jaune pâle qui voltait dans le vent. D’ailleurs, il s’agissait d’un vent terriblement violent qui ne venait pas uniquement de mouvement de bateau, mais surtout du sable lui-même qui hurlait sa révolte à ces oreilles.

 

  • Tu t’y feras… Les longues traversés, la vie dans le navire, et un jour, alors qu’on sera tous attacher à toi, tu disparaîtra à nouveau pour être dévorer par le navire. Les règles sont dur ici et on finira tous un jour ou l’autre dans les cales du navire. Autant bien faire ce qu’on nous demande, si on ne veut pas plonger plus vite.

 

Ce n’était pas le vent qui lui avait porté ces mots, mais la femme qui lui faisait maintenant face.

 

  • De quoi, me parlez-vous ?
  • Je te parle de ce qui va arriver à Emma. Je te parle de ce qui va m’arriver et je te parle de ce qui va t’arriver. Je te parle de ce qui est arriver à tous ceux qui ne sont plus libre sur ce navire, qui on voulut le quitter. On nous enferme dans un boite qui nous remplis d’un liquide qui aspire nos espoirs et notre magie.
  • On n’y est tous destiné selon vous ?
  • Malheureusement, en attendant fais-toi à la solitude. Elle sera ton seul ami, ici… Nous ferions mieux de rentrer. C’est un vent de tempête qui souffle là.

 

Timoté se replia à l’intérieur et laissa passer la femme devant lui. Elle le regarda comme si il n’était pas réellement là. Elle n’eut aucun sourire et pourtant le jeune homme fut persuader qu’elle était contente de lui avoir parler. Elle se tourna et disparut dans le dédale de couloir.

http://justeline.deviantart.com/

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