Couroloin

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Couroloin

Le silence aurait pu étouffer n’importe qui. Le silence de cette ville aurait fait fuir n’importe quel touriste qui se serait perdu. Le petit village n’était pas un village calme et paisible comme c’était souvent le cas, mais réellement un lieu de silence. Ce n’était pas un village vivant où les enfants jouaient dans les rues en riant et où tout le monde, même sans s’entendre, se retrouvait pour les fêtes.

Couroloin semblait vide et mort. Les enfants y vivaient, mais ils ne jouaient pas, ne riaient pas. Les adultes semblait bien trop prit par leur problème pour faire du bruit et même les quelques vaches qui mangeait paisiblement dans les pâturages au alentour n’osaient pas meugler de temps à autre et le fermier n’avait pas prit la peine de leur mettre des cloches. Les seuls sons qui venaient de temps à autre perturber le silence de cette ville était la pluie qui tapotait contre chaque chose pour en faire sortir un son et le vent qui sifflait entre les maisons et secouait les arbres, leur arrachant un doux tintement.

Couroloin avait vu grandir un garçon qui s’était toujours voulu le contraire de ce que le village imposait. Les larges murs de pierre n’avait jamais réussit à faire taire le jeune garçon quand il quittait la maison : il était toujours à chantonner et parler seul. Pour un étranger, cet enfant aurait été le seul normal, pour les Courolinois il était une étrangeté.

- Caly Louis Senyap

Le jeune garçon baissa la tête. Son père venait de l’appeler par son nom en entier ce qui signifiait que la colère grandissait en lui. Il n’aimait pas ses réprimandes, mais ce qu’il aimait encore moins c’était le silence après celle ci. D’habitude le soir, ses parents prenaient un café, son père lisait le journal sur sa chaise à bascule qui faisait craquer le parquet. Part contre à la suite des disputes la maison résonnait de silence. Son père se murait dans une sourde obstination et sa mère de peur d’être prise à partie disparaissait dans la cuisine.

Le garçon sentait l’angoisse grandir en lui. Il était mal de ce silence que son père lui imposait puis être bien sur d’avoir son attention.

Caly ne le supporta plus. La pression était trop grande. La rage monta soudainement en lui et il balaya ce que était soigneusement posé sur la petit table. Sa mère sortit de sa chambre et sur un ton suppliant et proche du murmure s'exclama : « Caly, les voisins ! ».

Il ‘sen fichait des voisins. Il se fichait éperdument de tout ces gens, les autres jeunes gens de l’école qui le regardait bizarrement dés qu’il osait un éclat de rire. Il voulait juste en finir avec cette ville où tous se contentaient d’être silencieux. Quel secret pouvait-il bien caché pour se taire ?

Il traversa la cuisine et sortit dans le jardin. Petit jardin propret ne laissant deviner que ses formes dans l’obscurité. Caly hurla toute la haine qu’il avait contre cette ville, ses habitants et ses parents.

La lumière s’alluma dans la maison voisine. C’était cet imbécile de vieux moustachue qui venait encore voir ce qui se passait. Son voisin était le plus énervant de tous les silencieux de ce petit village. Il était le premier à lancer des regards noirs quand il haussait un peu trop la voix. Il se plaignait même être réveillé par le vent dans l’arbre de l’autre côté de la rue.

Le jeune homme n’attendit pas qu’il sorte à sa fenêtre, son fusil sous le bras pour poser son habituel question : « Tout ce passe bien, ici ? ». Il partit en courant, traversa la route, le champ qui se trouvait face à sa maison et s’engouffra dans le bois.

Ici, tout était différent. C’était dans le petit bois que Caly venait jouer étant petit. Il n’était pas toujours seul, mais les autre enfants restaient plus chez leur parent que dans cette forêt, aussi vivante que magique. Il y avait toujours des oiseaux pour y chanter, des animaux qui s’en fuyaient à son arrivé et le vent qui chantait librement dans la forêt à la place de simplement siffler.

Le jeune Senyap ferma les yeux et put enfin entendre le son de la vie. Un hibou, quelque part, chantait emplissant les bois d’un peu de magie. Quelques grillons produisaient leur douce mélodie rendant la nuit moins angoissante.

- Vous êtes sur qu’il est venu ici ?

- Sur et certains, votre gamin, il est parti à la forêt. Il est vraiment bizarre, il discorde avec notre harmonie.

Le garçon rouvrit les yeux et se retourna dans le champ avançait deux ombres. L’un tenait un long tube que Caly reconnut comme le fusil du vieux voisin. Il ne voulait pas renter. Il se glissa dans un bosquet et essaya d’y rester le plus silencieux possible : difficile pour un garçon qui n’avait jamais su se taire ou se contenir.

Les deux hommes le dépassèrent et s'enfoncèrent plus profondément dans la forêt. Il les suivait au bruit qu’il faisait en marchant sur les feuilles sèches, puis les perdu. Il n’avait aucune idée de où se trouvait son père et l’autre homme et ne put s’empêcher d’en frémir. Le vent chanta doucement entre les feuilles, un chant glacial que n’aima pas le garçon.

Soudain on l’attrapa par la nuque. Caly se sentit soulever et sut immédiatement qu’il s’agissait de son père. Il s'attendait à recevoir la pire des corrections, mais fut bien surpris. On le sortit du bosquet et le traina jusqu’à la lisère.

L’homme qui le tenait n’était pas son père, mais l’un de ses collègues de travail et bûcherons, bien qu’à Couroloin on entendait jamais le bruit d’une tronçonneuse. D’autre homme se tenait face à lui, hors de la forêt. Le bûcheron se joignit au rang le laissa seul entre les premiers arbres de la forêt.

- Caly Louis Senyap, tu as grandi dans cette forêt à l'instar de notre choix. Tes parents croyaient au pouvoir du sang. Malheureusement leur sang ne contient pas le silence, ni l’harmonie. C’est leur comportement qui fait d’eux des nôtres.

Tu as grandi avec le son. Tu as la vivacité de la nature et n’a aucun contrôle sur toi. Tu n’a jamais apprit la vigueur, la force et le bien-être que nous apporte l’harmonie. Tu n’es qu’un animal comme ses millions de gens des villes, toujours en train de faire du bruit.

Je te hais, parce que tu ne me respectes pas. Tu bafoue nos lois et ignore nos réprimandes, même celles de tes parents sont inutiles. Que te faudra-t-il pour comprendre que nous avons besoin de notre harmonie ? Nous avons décidé de te laisser le choix de ton futur. Ce soir tu dois savoir si tu veux rester ici parmi les tiens ou rester un animal de la forêt ! Tu dois faire être sur de ton choix.


Le garçon se plongea dans ses souvenirs ; les jeux avec les autres enfants, les soirées paisible avec ses parents, la douceur des jours de pluie quand le seul occupation était d’écouté la pluie tomber ou quand des heurs durant, il écoutait le vent siffler, couché dans l’herbe du jardin.

Il allait accepter de devenir un homme de silence, pour se confondre dans cette harmonie dont il ignorait tout. Pour se fondre dans le village et ne jamais pouvoir le quitter.

Quand il se rendit compte que justement, il avait toujours aimé le bruit. Le vent sifflant – la pluie clapotante – les rires d’enfant – la chaise à bascule et le parquet grinçant. Il soupira et releva les yeux. Il savait que rien ne lui manquera. Il fixa les yeux de chacun des huit hommes qui se trouvaient là, bien qu’il ne pouvait les reconnaître.

- La forêt m’a élevé plus que mes parents, la forêt a toujours su m’écouter quand tous vous me demandez de me taire. J’aime la forêt et pour rien au monde, je ne la quitterais.

Les hommes restèrent silencieux. Le silence qu’il était les seul à savoir perpétuer. Caly se retourna fort de sa déclaration. Il se figea presque immédiatement. Le vieux voisin se trouvait face à lui. Le fusil pointé sur lui. Le père du jeune homme à ses cotés, son visage, qu’il pouvait discerné grâce à la lumière de la lune, était crispé par la honte et le désespoir.

- Ton choix est fait, mais tu dois quitter le village comme tout Couroloinois : en souffrance !

Le vieil homme s’était courbé et son fusil avait légèrement craqué pendant qu’il prononçait sa réponse. Son doigt appuya sur la gâchette et une détonation traversa l’aire brisant tout silence. Tandis que le père de Caly poussa un petit cri ressemblant plus à celui d’un animal.

- Vous avez brisé le silence de ma vie…

Le garçon s'effondra. Il n’était pas encore mort, mais il serait mort plus digne que sans n’avoir jamais rien dit. Le groupe d’homme s’en alla tandis qu’il sentait toujours pa présence de son père, immobile incapable démettre le moindre son.

La douleur était intenable, mais le jeune Senyap savait qu’il n’allait pas durée longtemps. Sa main était déjà couverte du sombre liquide qui s’échappait de sa plaie. Il leva les yeux vers son père et eut un sourire sadique ; le silence l’empêcherait de pouvoir pleurer, le silence et leur harmonie l’empêcherait à jamais d’être heureux parce qu’il aura tué son fils. Caly ferma les yeux. Les bruits de la forêt l’accompagnaient vers un autre monde, un lieu où il serait libre.

http://bulgolgi.deviantart.com/

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