Sorcière

  • Dresseur de libellules
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Une vieille femme s’approcha d’un cœur sans vie. Son dos était vouté par l’âge. Elle se pencha encore plus sur le cadavre, sa main se posa sur son torse, comme pour vérifier si il battait encore. Bien sur qu’il battait encore, il venait de sauter du pont. Ses doigts s’enfoncèrent dans la chaire et firent craquer les os. Quand sa main, rougi de sang ressortit de la chaire, il tenait un cœur encore palpitant. Elle n’attendit rien de plus pour dévorer ce trésor de vitalité…

Sorcière

L’homme prenait une perle après l’autre. Une fois, une perle enfilé sur la minuscule chaine en argent, il prenait la suivante. Il faisait cela avec tellement de soin et avait un tel soucis du détail qu’on pouvait affirmer sans aucun doute qu’il faisait son travail avec amour. C’était la vérité, il faisait son art avec amour, mais pour ce bijoux en particulier, il le faisait pour amour.

Bien sur, Timoté n’avait pas les moyens de payer un tel joyeux à sa bien aimé. Non, il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas non plus être celui que sa chère et tendre pouvait se permettre d’aimer. Oh, non, Timoté n’était qu’un simple bijoutier et, non, un duc où un marquis d’une quelconque région. Le jeune homme en rageait intérieurement ; il ne pouvait pas ne pas aimer cette magnifique femme, il ne pouvait pas vivre sans elle. Pourtant on l’en empêchait. Il ne pouvait pas, n’avait pas le droit. A vrai dire, il n’avait pas vraiment beaucoup de droit dans cette société.

Il enfila la dernière perle. Le Duc avait été claire lors de sa commande. Il souhaitait 840 perles de nacres pour former le bijoux, pas une de plus, pas une de moins. Il avait aussi souhaité que sur la chaine soit attaché un petit pendentif, une magnifique fleur aux reflets cuivrés.

Timoté avait rassemblé les 840 perles et avait suivit le modèle que lui avait donné Monsieur le duc. Il avait donc appliqué scrupuleusement la demande, mais il ne voulait pas disparaître sans laisser de trace ; il voulait que son ange se souvienne de lui.

Le jeune homme avait dérobé une perles de plus, une perle de trop. Il l’avait soigné plus que toutes les autres, il lui avait appliqué les plus grand soin que l’on peut donner à ses perles. Il la plaça juste entre la chaine et le pendentif de sorte que cela soit la première qu’on voit.

Il termina enfin le bijou de sa vie. Sa perle était la plus belle et même si elle resplendissait au milieu de 840 autres, elle était si petite, insignifiante. Le jeune homme enleva ses lunettes, passa sa main dans ses cheveux blonds et poussa un grand soupir. Il déposa le collier dans sa boîte sur la douce soie.

Timoté fit sonné la petite cloche d’acier. La porte s’ouvrit très vite. Un majordome se tenant droit comme un i lui demanda ce qu’il souhaitait.

- Je viens livré le collier pour la duchesse.

- Très bien, je vais chercher monsieur. Attendez dans le vestibule si vous plait.

Timoté entra dans la maison qui a première vu semblait silencieuse mort. Il commença à observer les tableaux qui se trouvaient au mur. Il se rendit vite qu’on qu’il était plus intéressé par les rires qui émanait d’une porte entrouverte. C’était une porte simple sans fioriture. Timoté en déduisit que c’était la cuisine. Il se permit donc de jeter un coup d’œil dans l’entrebâillement de la porte. Il aperçut deux grosses femmes qui rigolaient à pleins poumons et dans un coin de la salle, la duchesse, sa bien aimé, sa tendre moité.

Il voulut ouvrir la porte et aller l’embrasser tendrement, mais quand il se rendit compte de l’expression qui passait sur son visage, il resta figé. Elle était terriblement triste et sa jambe était attaché par un gros anneau de fer et relié à une chaine allant jusqu’au mur.

Il tendit l’oreille pour entendre de quoi parlait les deux femmes. L’une d’elle se réjouissant de son augmentation tandis que l’autre était heureuse puisque grâce à cette pimbêche de duchesse, son frère et elle aussi par conséquent avait renfloué leur finance. Elles se moquaient ouvertement de la jeune femme dans sa robe blanche taché de suie.

Le cœur de Timoté se brisa encore une fois, Sa douce n’était seulement l’épouse d’un autre, mais elle était en plus malheureuse et emprisonné.

Il se retourna juste au bon moment puisque le duc entra dans le vestibules. Timoté s’inclina devant celui qui lui volait son honneur, son amour et brisait son cœur. Il avait envie de vomir en voyant cet homme, qui, oui, il faut l’avouer était séduisant, mais qui semblait sale et morose aux yeux du bijoutier.

Le Duc sourit en voyant la boîte. Il demanda à l’homme qui l’accompagnait d’aller chercher Eugénie. Ils n’eurent pas à l’attendre longtemps, cette femme arriva rapidement, elle ressemblait à l’une de ses poupées qu’on offre aux enfants.

- Vous m’avez fait appelé mon amour ?

- Oui, ma douce. Voilà un présent pour vous !

Il fit signe à Timoté d’ouvrir la boîte, mais il ne réagit pas immédiatement ; trop abasourdit. Comment un homme pouvait épouser une femme, si il en aimait une autre ? Il se fit rappeler à l’ordre par un petit coup sur l’épaule. Le jeune blond ouvrit le coffret qui laissa apparaître son chef d’œuvre.

Le femme sans prendre la moindre précuisson prit le collier dans ses mains pleines de graisse du dernier repas ; cette mondaine ne se lavait donc jamais les mains ? Elle se le mit alors au tour du coup et sourit, comme une petite fille de trois ans à qui on offre une nouvelle robe, puis s’en alla, non sans avoir remercie son compagnon.

Timoté lui resta debout dans le vestibule à attendre qu’on le paie, même si il ne rêvait que de fuir en courant et en hurlant à l’infamie. Il se contenta de rester là debout, sans rien dire, ni faire.

- Vous attendez que je vous paie je suppose.

- Oui, monsieur.

- Vous attendez pour rien. Je vous pris de quitter ma propriété au plus vite.

- Pardon ?

- Oui, je ne suis pas sans ignoré que vous avez été l’amant de ma femme, la duchesse et n’espérez pas être payer après avoir fait cela. Elle, non plus, ne restera pas sans châtiment, je vous en rassure. Maintenant déguerpissez vermine.

Le bijoutier en fit encore plus dépiter. Il n’avait pas seulement fait le plus somptueux des colliers, il s’était aussi fait royalement rouler dans la farine et maintenant, il était criblé de dette. 840 perles de nacre, comment pouvait-il bien rembourser cette folie ?

Il fut forcé de quitter la maison et erra dans les rues. Il ne pouvait pas retourner chez lui, à quoi bon ? Pour retrouvez quoi ? Deux minuscules pièces qui sentent la mort, non, pas question ! Il espérait trouver mieux…

Une femme l’arrêta dans son errance. Elle portait une large robe noir et son dos s’était courbé sous le poids des années. Elle avait des yeux brun, mais des yeux de chat ; ceux qui nous regard en susurrant qu’ils connaissent des secrets qu’on ne pourrait même pas imaginer.

- Jeune homme…

- Je suis désolé madame, mais je n’ai plus un sous à vous donner. Bientôt je ferais la manche moi aussi.

- Je ne vous demande pas d’argent. Je vois votre souffrance et j’aimerais vous aider. Donnez moi votre cœur et j’empêcherais la belle duchesse de souffrir et ferais payer à ceux qui vous ont tous enlevés.

- Vous n’êtes qu’une pauvre vieille femme que pouvez vous bien faire contre ses riches gens.

- Surement plus que n’importe qui. Il suffit de connaître la magie…

- Dieu vous punira !

- Arrêtez, vous ne croyez pas plus en Dieu que moi. La seul chose que vous souhaitez c’est les voir mourir.

- Mon cœur vous avez dit ?

- Oui, votre cœur…

- Mais…

- Lorsqu’il aura cesser d’être utile, mais qu’il sera encore palpitant. Il y a une condition à cela, la magie peut toucher une personne, une maison, une objet, mais si la personne qu’il doit protéger et retrouve en contact avec lui, elle subira le même sort que ceux de qui il devait le venger.

- Je…

- Prenez le temps de la réflexion jeune homme.

- Je ne peux faire maudire le manoir, ma belle serait directement touché…

- Il reste le collier, les deux renégats le toucheront forcément.

- Dame sorcière, je vous offre mon cœur, si votre magie maudit ce collier et les deux affreux qui m’ont tout prit.

La femme sourit et s’en alla. Timoté continua son errance dans les rues de la grande ville. Il finit par s’installer sous un pont, à égale distance des deux grands cimetières où il se rendait régulièrement pour savoir si sa vengeance avait été accompli.

Timoté ne ressemblait plus réelement à un homme, mais plus à une bête. Il avait une longue barbe sale qui cachait une grand partie de son visage, tandis que l’autre disparaissait derrière de long cheveux qui à une époque avait du être blond. Il chassait les souris et les dévorait après avoir arraché leur tête avec les dents et ne manquait jamais l’occasion de voler pour pouvoir un soir de plus oublier sa douleur dans l’alcool.

La magie de la sorcière ne fut pas longue à faire effet, sauf pour Timoté. 6 Mois, si petit mois qui avait sembler être plusieurs années aux jeunes hommes. Un soir, qu’il observait les nouvelles tombes, il lut le nom Eugénie. Il hurla sa joie et se permit même de coucher la pierre tombal.

Il regarda la pierre suivant et y reconnu le nom du Duc. Il exultait, il était comme une bête à qui l’on vient de mettre le plus délicat des mets. Il s’arrêta sur la troisième tombe. Il n’y avait que trois nouvelles tombes en ce jour, la troisième portait un nom de femme, celui de la duchesse. La joie de ce qu’il restait de cet homme disparut.

- Elle a touché votre collier. Je pensais que vous l’auriez prévenu du danger…

L’horrible homme se retourna, les babines retroussés et prêt à bondir. Il reconnut néanmoins la vieille sorcière qui avait lancé le sortilège.

- Tu n’as pas bonne mine, mon pauvre. J’aurais pensé te retrouver d’aplomb.

Il fallut quelques instants pour que Timoté réussit à nouveau à parler. Il ne l’avait pas fait depuis si longtemps et sa voix s’en trouva rocailleuse et sombre. Tandis que chaque mots lui déchiraient la gorge.

- Vous m’aviez dit qu’elle ne risquait rien.

- Je n’ai rien promit, je vous ai demandé de bien réfléchir à vos actes.

- Vous m’avez menti !

- Non, je t’avais prévenu. Si ta pauvre aimée a eu la bêtise de laver ce collier à la demande de sa maîtresse, qu’elle seul s’en punisse de là où elle est.

- Je devrais vous broyer les os et vous dévorez !

- Nous avons un accord magique… Vous ne pouvez me tuer.

L’homme se jeta sur la femme sans prendre garde à son avertissement, mais il fut brutalement repousser dans les aires. Il réessaya : les mois qu’il avait passé à vivre comme une bête l’avait habituer à persévérer. Il fut nouveau projeter au loin.

- Sorcière !

- A tu crus m’effrayer en nommant ce que je suis ?

Timoté grogna, mais n’attaqua plus la vieille femme. Sa rage se calmait et il prenait simplement conscience qu’elle était mort et que lui n’était rien. Il regarda une dernière fois la sorcière et prit a fuite.

Il courut dans les rues, sans regarder les gens. Sans apercevoir la lueur de peur qui apparaissait dans leurs yeux quand il le voyait, croyant voir un dangereux vagabond ou un loup-garou. L’ancien beau jeune homme blond utilisait ses muscles à les faire se rompre. Il ignorait les coups de sifflaient des policiers qui le poursuivaient et encore moins les sombres murmures de la sorcières qui sonnaient dans son crâne. Il courut à en perdre haleine. Le monstre arriva sur le pont sous lequel il vivait et en sauta…

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