Emi

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Emi

Emi marchait dans la ruelle. Il était cinq heures du soir, l'hiver avait couvert le pays d’un manteau de neige et la nuit était tombée. Un vent froid venait en face et la neige, qui tombait encore du ciel, battait son visage. C’était pire que de nager à contre courant, pire qu’être sous la pluie battante, malgré tout Emi continuait.

La jeune fille ne trouvait pas de raison de se battre contre ce froid, pour sa vie. Elle avançait quand même peut-être simplement à la recherche d’une nouvelle raison de se battre, ou simplement pour avoir une mort plus digne, plus belle que celle que le froid lui prédisait.

Emi, énergique, battante, toujours joyeuse, au part avant n’était plus que l’ombre d’elle même. Elle ne se montrait pas, mais elle n’était plus heureuse comme avant. C’était quand elle était seule que c’était le plus dure ; c’est à ce moment qu’elle souffrait des critique des autres, qu’elle avait plus l’impression d’être important, d’avoir quelque chose de plus que certaines personnes pourraient reconnaître. Il arrivait souvent qu’elle passe des heures couchées dans le noir à pleurer. Elle se demandait qui elle était et pourquoi les gens la regardaient toujours de cette manière.

Elle déboucha au bout de la ruelle. Une voiture passa rapidement devant Emi faisant voler son manteau derrière elle. Encore une voiture qui passait sans la prendre, sans même la remarquer peut-être que les passagers l’avaient aperçu, mais comme un fantôme du passé, un esprit perdu dans la nuit.

Une larme coula le long de la joue de la fille. Elle tourna et suivit le chemin de la voiture, peut-être allait-elle au paradis…

Elle commençait à trembler tellement le froid été vigoureux, mais elle continuait, marcher et encore marcher seule. Elle avait l’impression de faire ça depuis longtemps, de longue année de solitude, de malheur.

Soudain ses jambes la cédèrent. Elle essaya de se relever, mais ses jambes ne voulaient plus. Elle resta couchée sur le tas de neige, sali par le sel et le passage de voiture.

Dans un dernier espoir de vie, elle se releva. Elle recommença à marcher. L’espoir encore plus mince qu’avant, l’impression de se battre pour mourir bêtement.

Deux minutes plus tard, à peine trois mètre plus loin, Emi s’effondra à nouveau. Ses genoux heurtèrent le sol gelé et elle sentit son sang réchauffé le tissu de son pantalon.

Elle pleurait, elle avait mal. Ce n’était pas vraiment ces genoux qui la faisait souffrir, mais son cœur brisé. Elle aurait aimé pouvoir se blottir dans des bras et écouté le cœur d’un être aimé.

Une voiture s’arrêta devant elle et la portière s’ouvrit. Quelqu’un lui souriait à l’intérieur. Elle y rentra s’assit.
 

Jamais plus on ne vit Emi. On ignore ce qu’elle devint, mais quelqu’un l’avait amené ; Est-ce par bonté ou cruauté ? Cela personne ne le sut jamais.

Emi
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A
Wouaw, Vraiment MAGNIFIQUE ! j'adore.
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D
Merci beaucoup
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