Musique de l'océan

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Musique de l'océan

Les vagues tapent à rythme régulier la coque du Zodiaque. Cette musique lente, monotone… Flap… Flap… Flap… Je vais devenir fou si je reste seul avec l’amertume d’avoir été abandoné à la mort. Et l’étendue d’eau sous mes pieds, sous la coque, ondule toujours toujours sans fin, presque avec douceur, sérénité. Je suis balancé à ce rythme et pourtant je bouillonne : haine – tristesse – solitude – mort.

A chaque vague, chaque mouvement, ses sentiments se mélangent, s’entre choquent, se déchirent. Je vais mourir seul sur ce bateau, sur cet océan de malheur. Les yeux fixent l’horizon sans le regarder, mais dans l’espoir que quelqu’un, quelque chose vienne briser ce rythme infernal.

Ce quelque chose, ce fut elles ; non pas des sirènes, mais des baleines. Leur dos perce l’eau sans briser son chant et pourtant je les entends. L’une d’elle brise la monotone en expulsant l’eau qu’elle a engloutie. Doucement, elles me dépassent.

C’est un nouvelle musique qui commence. L’eau s’envole et retombe. Elles dansent avec l’océan. Je sens la vie revenir en moi et la musique s’élève dans les airs comme quand les emmènent avec eux les baleines. Oui, deux d’entre elles viennent de s’envoler pour retomber dans d'immenses gerbes d’eau.

Elles sont belles, leur liberté et criante et le rythme maintenant s’est transformé en Jazz : une chanson d’espoir. Je vais vivre. Je me lève et rejoins la mélopée.

Un silence de mort et des cris de détresse. Je viens de plonger dans les silence de la mort, plus de Jazz, plus de monotonie, seulement ces cris de mort, si reposants du chant des géants. Elles me saluent et se taisent, me laissant seul dans le silence.

Musique de l'océan
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