Danse avec la nuit ~ Une larme qu'il n'oubliera jamais

http://cainadamsson.deviantart.com/

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Une musique au rythme rapide et régulier, joué au piano, résonnait dans la rue. Elle devait provenir d’une des fenêtres grandes ouverts, mais caché pas des volets pour garder la fraicheur à l’interieur. L’été avait, comme chaque année, à Barcelone, amené une vague de chaleur et de touristes. Il ne pouvait plus se mettre dans cette catégorie. Oui, il ne vivait pas depuis toujours, mais il y avait des nombreux amis et maitrisait la langue malgré un petit accent. Plus il avançait dans les rues, plus la musique était douce et lointaine. Elle mourut à un croisemment. Elle mourut au commencemant d’une nouvelle vie.

 

Il aurait honte de l’avouer, mais sa vie avant ce croisement, avant cette journée, avant que la musique ne se taisent à ses oreilles, n’était qu’une longue suite de jour durant les quels rien n’était pareil et pourtant tellement semblable. Cette vie, il l’aimait. Il avait un travail original, décorateur, mais il aurait préféré courir le monde et découvrir les plus étranges de ces facettes que de savoir ce qui va le mieux avec une tête de lit couleur taupe.

 

Son regard l’attira immédiatement. Il fut happé par ses yeux et Il y resta quelques instants perdu. Elle ne bougea pas. Il crut l’avoir surprise. Elle avait écarquillé les yeux et l’avait regardé de haut en bas, tandis que il ne lâchait pas ses yeux. Elle esquissa un sourire ; Est-ce sa chemise coloré de tâche de peinture qui lui avait arraché ce sourire ? Son air ahuri ? Ou juste de se retrouver en face un homme qui semblait plus embarrasser qu’elle.

 

Il eut à peine le temps d’apercevoir son groupe qu’elle avait disparu. Il resta planter sur le trottoir, tel un pantin sans marionettiste. Il reprit sa marche sur le pavés brûlants de Barcelone en essayant d’oublier ce regard.

 

Cette nuit là, on le réveilla. Il s’était couché tôt et il n’était que vingt-deux heurs quand son téléphone le tira de ses rêves. On lui proposait d’aller en boîte de nuit. Vendredi soir, rien de spécial le lendemain, une étrange envie d’évacuer le stresse de la semaine : il accepta.

 

Il retrouva ses amis et ils se rendirent à l’un des lieux les plus connu des nuits Barcelonaise ; Boulevard Culture. Beaucoup de touristes qui ne cherchaient qu’à s’amuser ou à trouver quelqu’un pour la soirée. Il le savait, il avait été comme ça et il n’avait pas eu tord. Il avait connu ses premiers amis dans cette boîte. Les leurs étaient aussi devenus les siens.

 

Ce soir là, il avait décidé de se lâché, les yeux de la femme ne s’était pas effacé de son esprit. La danse, la nuit et l’alcool lui permettaient bien souvent de faire disparaître tous ce qui l’entourait. Il dansait avec la nuit, en espérant la séduire. Il dansait avec la nuit en espérant voir la lumière. Il risquait la folie, il risquait d’être dévorer, mais ce soir, il dut plair à la nuit, à moins que ce soit la folie qui l’ait prit…

 

La lumière avait déjà chauffé l’air pour la journée quand il ouvrit les yeux et découvrir la place de la gare. Il était bien loin de la boîte de nuit et bien plus de chez lui.  Il ignorait comment il s’était retrouvé dans ce parc où l’eau du bassin était aussi vert que les feuilles des arbres l’entourant.

 

Il me souvenait de petit moment dans la soirée, mais impossible de se souvenir du trajet. Il s’assit ses jambes crièrent leur douleur d’avoir dû traverser la moitié de la ville à pied, ainsi que d’être rester enfermer dans ce pantalon serré toute la nuit. Il allait malheureusement devoir les réutilisés pour rentrer chez lui. Il n’avait pas l’argent pour prendre le métro pour rejoindre son quartier et son téléphone n’avait évidemment plus de batterie.

 

Cela faisait plusieurs jours que la nuit l’avait emporté et avec elle les souvenirs de cette nuit. Personne ne put lui dire à quelle moment il avait quitté la boîte de nuit, ni avec qui ; tous semblait avoir oublier une grande partie de la soirée.

 

Cette nuit allait rester un mystère de sa vie. Allongé sur son lit, dans le noir, il cherchait le sommeil, un flache de souvenir lui revint. Les yeux de la fille, celle qu’il avait croisé le même jour dans la rue. Ils s’étaient enfuit de son esprit depuis. Le fond de cette rencontre n’était plus la rue ensoleillé, mais la boîte de nuit ! Un nouveau flache ; il se retourna et se retrouva de nouveau face à elle.

 

Il ferma les yeux et se laissa emporter par ses souvenirs, par ce souffle de passé qui surgisait du fond de son esprit.

 

So many words can entertain us[1] - Il dansait avec la nuit, se laissais porter - You may be fucked but you understand us – Il pivota sur lui-même et ses yeux le retrouvèrent - Get you getting down and down – Elle lui sourit et il y répondit, ses lèvres bougèrent et aucuns des sons qui en sortaient atteignirent ses oreilles - We ll be on our own – Elle le prit par le main et l’emmena vers la sortie en espérant qu’il la comprenne mieux - We ll be on our own – Elle essaya à nouveau de lui parler, mais la musique couverait sa voix - This time try – Il se baissa pour mieux l’entendre, mais un frisson tout le long de la colonne vertébrale l’arrêta - Try it hard to make it better – Il leva la tête. La fille fit de même cherchant ce qui l’avait arrêté - If you stop me…

 

La musique s’arrêta. La foule se figea. Il regarda l’inconnue qui semblait soudain effrayer. Elle lui dit, d’une des plus magnifique voix qu’il lui avait été donné d’entendre, de s’en aller. Elle tourna la tête, mais il l’avait vu ; l’iris de ses yeux brillait et leur couleur noisette habituelle s’était transformée en un bleu électrique.

 

Il trembla, mais ne bougea pas. Elle fit un mouvement de main en sa direction et, sans comprendre pourquoi, il se mit à glisser jusqu’au haut des marches amenant à la sortie. Il eut juste le temps de voir la foule s’effondrer d’un seul et même mouvement. Il était terrifié et prit la fuite. Il était lâche, mais qui aurait fait mieux face à l’incompréhensible.

 

A peine dans la rue qu’un homme le percuta. Quand il leva la tête pour s’excuser, il réalisa que l’homme portait un masque ne laissant voir que ses yeux. Il était déjà effrayé et il partit en courant, sans finalement rien dire. L’homme se mit à sa poursuite, heureusement qu’il était un minium sportif, sans quoi il se serait fait rattraper. Malgré l’adrénaline de la course, il tremblait et mon corps était parcouru de frisson. Il essayait de disparaître dans la foule de touriste en pleine contemplation de la grande rue.

 

Il ne comprit pas comment, mais l’homme se retrouva devant lui, comme sortit d’un nuage noir, il glissa sur le coté et réussit à lui échapper, mais cela ne fit qu’augmenter sa frayeur. Il se découvrit une énergie qu’il ne connaissait pas et il se mit à courir plus rapidement que jamais. Il voyait derrière lui l’homme masqué perdre du terrain quand il le perdit de vue. Il s’arrêta à bout de souffle.

 

Les passants le regardaient étrangement ; c’était vrai qu’un homme qui courrait sans raison apparente sur la plus connu des rues de Barcelone ne devait pas être très normal. Il avait peur de se faire arrêter par les policiers qui surveillait l’artère ou que cet homme le rattrape.

 

Face à lui se forma une sorte de nuage noir d’où sortit l’homme masqué. Il essaya de reprendre la fuite. L’autre homme l’attrapa par le poignet et prit dans leur élan, ils glissèrent et notre héro tomba dans le nuage noir. Il sentit la main qui l’enserrait le lâcher.

 

Le nuage l’enveloppa et il se sentit aspirer vers le haut. Il se souvint s’être dit qu’il aurait dû prendre le train pour rendre visite à son frère deux jours plutôt. Le nuage se dissipa et il tomba dans le parc près de la gare. A l’endroit même où il s’était réveillé, il glissa à nouveau et sa tête heurta violemment le sol.

 

- Enfin tu te souviens…

 

Cette voix, il ne l’avait jamais entendu et, pourtant, le petit garçon qui avait prononcé ses mots au plus profond de son être, réveilla un vague souvenir en lui. Il se leva et enfila rapidement ses vêtements qui trainaient sur le sol froid. Il n’était pas tard, mais le ciel gris, donnait l’impression qu’il faisait presque nuit. Il descendit les escaliers et ouvrit la porte de la maison.

 

Elle se tenait devant lui, un sourire triste se dessinait sur ses joues. Ses yeux étaient toujours de vrai aimant, mais il prit sur lui et l’invita d’un geste de main à rentrer. Elle refusa.

 

- Ils te recherchent. Si, demain, tu n’as pas quitté la ville, je peux te dire au revoir…

 

Elle tourna les talons et fit deux pas dans l’allée. Son nom, sans ne l’avoir jamais su, lui vint à la bouche quand il chuchota plein d’espoir.

 

- On se reverra Emma.

 

Elle se retourna. Une larme coulait sur sa joue. Cette larme, il ne l’oubliera jamais. Comment une simple goûte d’eau salée pouvait dire autant de chose ? Elle lui hurlait que rien n’était certitude, que le futur de la jeune femme n’était que chance et elle lui chantait un amour impossible. La larme disparut dans le cou dans la jeune femme juste avant qu’elle ne reprenne sa route.

 

Son corps lui sembla être une grande abime où il tombait. Respirer lui semblait pénible. Le chant de la larme avait fissuré un cœur qu’il avait mit des années à transformer en pierre. Il tournait en rond et n’arrivait rien à faire. Le visage de Emma, où se mélangeait tristesse et angoisse, le hantait.

 

Par chance ou malheur, son angoisse fut arrêtée. La porte de sa maison vibra, trembla, siffla et éclata en millier de morceaux. Une femme se tenait derrière les débris qui tombèrent au sol. Elle avait de longs cheveux blonds et ses yeux, il était, comme ceux d’Emma, bleu et brillant. Il frissonna ; Emma l’avait prévenu.

 

- J’avais raison ; la petite nous a mené droit chez lui…

 

Un nuage se forma et l’homme dont il s’était souvenu le soir même en sortit. Cela ne l’avait pas marqué, mais les yeux de l’homme étaient tous comme ceux de la femme. Leurs yeux redevinrent à des teintes normales, bleu gris pour la femme, et brunes, presque noires, pour l’homme.

 

Ils restèrent sur le pas de porte attendant surement une réaction de sa part. Il ne savait quoi faire. Il changea quatre fois de plan de fuite, puis il finit par se dire que si il l’avait retrouvé ici, il le retrouverait ailleurs.

 

- Que voulez vous de moi ?

- Nous, nous ne voulons rien. Par contre, les immortelles veulent te proposez un marché que tu n’aura pas le droit de refuser… Lui répondit la femme. Sa voix était froide, comme inhabitée. Il dut approfondir son questionnement.

- C’est à dire ?

- Tu nous rejoindras ou ton énergie nourrira notre navire…

 

Il n’osait pas bouger et encore moins en demander plus. Quelle sorte de navire pouvait aspirer l’énergie de quelqu’un ? Qui pouvait bien faire cela ? Et les immortelles qui était-il ?

 

- Sois aux portes du désert dans deux semaines !

 

L’homme prit par le bras la femme et, à nouveau, un nuage noir se forma, tandis que ses yeux avaient repris leur brillance et leur bleu électrique. Il voulut poser des questions, mais la femme lui lança un regard qui l’en découragea. Il était accompagné d’un sourire énigmatique. Elle se tourna et disparut dans le nuage, suivit par l’homme. Il resta quelques instants abasourdi devant sa porte en morceau. Il prit un sac, des vêtements, ses valeurs et il partit pour la gare.


[1] Yuksek - Always On The Run

http://waldemar-kazak.deviantart.com/

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